Conférence du Professeur Seydou Badiane
le lundi 6 septembre 2021 à 19h en vidéoconférence
sur la situation de la COVID19 au Sénégal
Regardez la vidéo de la conférence ICI
Pour sa première conférence de rentrée notre association régionale Paris Île-de-France des auditeurs de l’IHEDN, a accueilli le professeur Seydou Badiane, professeur de médecine, chef de service du CHU de Fann en neurochirurgie pédiatrique.
Frédéric Jallat, l’organisateur de la conférence, nous présente l’intervenant. La conférence a lieu à distance, le gouvernement français n’ayant pas pu faciliter l’accès du professeur en France.
Le professeur nous a présenté comment l’épidémie de Coronavirus est arrivée au Sénégal et comment le Service de santé et le gouvernement ont lutté contre la maladie.
Le virus est arrivé au Sénégal (au moins de façon visible) le 2 mars 2020, par un coopérant français revenant d’un séjour à Nice. Le premier Sénégalais atteint revenait d’Italie. Il ignorait son état et a contaminé toute sa famille. Le Sénégal a subi son premier décès fin mars. La première vague a été modérée. Le nombre de contamination n’a jamais dépassé 2050 nouveaux cas par jour.
Une deuxième vague a «déferlé» en décembre 2020 et a duré 4 mois. La troisième st en cours depuis mi-mai 2021. Il n’y a pas plus de malades mais plus de cas graves.
Le gouvernement sénégalais a essayé de gérer la situation au mieux en tenant compte des exigences de la vie de la Nation et de la rigueur des mesures de nature à juguler l’épidémie.
L’état d’urgence a été décrété fin mars 2020. La première vague était quasiment terminée, en mai pour la grande fête de l’Aït-el-Kébir qui marque la fin du ramadan et qui est l’occasion de nombreuses rencontres.
La deuxième vague n’était pas commencée pour la fête du Magal, le 5 octobre. Elle a commencé avec la rentrée scolaire, le 12 novembre 2020 a duré jusqu’en mars.
La troisième, hélas, est plus meurtrière que les précédentes.
Le Service de santé du Sénégal, avec le soutien du gouvernement, a privilégié la prise en charge des malades à domicile, avec des traitements précoces, même non encore complètement validés. Le gouvernement a eu une politique de communication portant sur l’importance de consulter rapidement un médecin, la population ayant tendance à ignorer la maladie.
À cet égard, Seydou Badiane regrette que n’ait pas été mise en place une politique de test systématique.
La population étant peu disciplinée, le gouvernement n’a pas pris de mesure excessivement restrictive. Pourtant, les autorités religieuses ont accepté de fermer des mosquées pendant un certain temps.
Le Sénégal a manqué de matériel, de médicaments et de personnel de santé. Il a pris le problème à bras-le-corps et a été aidé pour la logistique médicale et les médicaments. Le Sénégal a lancé, à moyen terme, un programme de recrutement et de formation de médecins et d’infirmières.
’agissant des vaccins, le Sénégal en a été privé au début, les pays riches ayant épuisé les stocks disponibles. Finalement, début septembre 2021, 31% des plus de 60 ans étaient vaccinés. Le Sénégal a reçu des vaccins moins efficaces, mais présentant moins d’effets secondaires. Cependant, la population reste méfiante vis-à-vis de ces vaccins. Elle considère qu’un vaccin ne fait vraiment la preuve de son efficacité qu’après des dizaines d’années.
L’épidémie a été jusqu’à présent moins grave au Sénégal qu’en France.
Avec ses moyens, le Service de santé du Sénégal a fait face avec pragmatisme. Seydou Badiane nous rappelle que nous ignorons encore beaucoup sur ce virus. Il souhaiterait de plus nombreux échanges d’information entre les pays d’Afrique.
Yves-Henri Renhas
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Depuis le début de l’an 2020, les pays du monde ont été confrontés à la gestion de la pandémie du COVID, qui a bouleversé les politiques sanitaires en vigueur et mis en exergue, notamment, leurs insuffisances. Cette conférence se veut de partager une expérience dans ce domaine, celle d’un pays africain subsaharien, à moyens limités.
Très tôt le Sénégal a mis en place un dispositif administratif et sanitaire avant même la survenue du premier cas en Afrique subsaharienne, alors que le virus faisait rage en Europe et aux Etats-Unis.
Ainsi, une surveillance rigoureuse des points d’entrée était instituée, une prévention et un contrôle de l’infection, grâce à une décentralisation effective des moyens diagnostiques (laboratoires) sur toute l’étendue du pays, avec une coordination de tous les instants aux niveaux central et opérationnel.
Les défis les plus importants, l’ont été dans la prise en charge des cas. Des moyens importants ont été mobilisés dans les infrastructures, équipements et ressources humaines, qui ont été , comme partout, mises à rude épreuve.
La vaccination est encore en deçà des objectifs attendus. Dans les perspectives sont envisagées une augmentation des capacités de prise en charge des cas et la construction d’un centre de fabrication de vaccin pour l’Afrique.
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DIPLOMES ET TITRES UNIVERSITAIRES :
- 1994 : Maitre de Conférences Agrégé du CAMES (7ème Concours) Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
- 2002 – 2021 Coordonateur du DES de Neurochirurgie à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie (FMPOS) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD).
- 2004 : Professeur Titulaire des Universités
FONCTIONS OCCUPEES
- 1997 – 2000 : Secrétaire Général de la Société Médicale d’Afrique Noire de Langue Française – Rédacteur en chef de la revue Dakar médical
- 2001 – 2003 : Conseiller Technique n°1 du Ministre de la Santé et de la Prévention. (Pr. Awa Marie Coll SECK)
- 2002 : Chef de Service de la Clinique Neurochirurgicale du Centre Hospitalier National de FANN.
- 2010 -2016 : Représentant de l’Afrique Sub-saharienne au Comité Directeur et Scientifique (CDS) de la Société de Neurochirurgie de Langue Française (SNCLF).
- 2011 Rédacteur en chef Revue Africaine de chirurgie
- 2012 – 2017 : Conseiller Technique Spécial du MSAS (Pr. Awa Marie Coll SECK)
- 2018 : Président honoraire de la Continental Association OF African Neurosurgical Societies (CAANS)
SOCIETES SAVANTES
- Président de la Société Sénégalaise de Neurochirurgie ( SSNC )
- Membre Titulaire de la Société de Neurochirurgie de Langue Française ( SNCLF )
- Membre de la Pan African Association of Neurological Sciences ( PAANS )
- Membre du West African College of Surgeon ( WACS )
DECORATIONS :
- Commandeur de l’Ordre National du Mérite du Sénégal
- Médaille d’Or du Mérite Universitaire de la République du Congo