Conférence du Général Alain Giorgis le mardi 18 septembre à 19h, en partenariat avec L’ANORGEND (Association nationale des réservistes de la gendarmerie), sur le thème
« La Gendarmerie Nationale dans la lutte contre le terrorisme »
Avec un bilan de 250 morts, (2014-2018) la France est le pays occidental le plus frappé par le terrorisme devant les États-Unis.
Les modes d’action sont de deux types :
* un terrorisme de masse comme pour le Bataclan (novembre 2015) avec plusieurs auteurs, entraînés et bien organisés.
* un terrorisme «à bas coût», s’appuyant sur des actions simples avec un rapport coût- efficacité énorme, souvent par arme blanche. Il suffit de crier «Allah Akbar» pour que Daesh revendique l’action.
La France a été très réactive puisque six lois ont été votées (dont l’état d’urgence) entre 2014 et 2018 permettant aux forces de sécurité de travailler avec davantage efficacité, notamment dans le domaine du renseignement, et octroyant des effectifs supplémentaires.
De ces lois a découlé la nouvelle doctrine d’action des forces de sécurité, notamment pour la gendarmerie qui s’est dotée d’un dispositif opérationnel pyramidal: le groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) au niveau central, six antennes réparties sur le territoire permettant une intervention plus rapide et 400 pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) dont 150, dits «sabres», qui sont des unités l’intervention de proximité situées en zones sensibles, bénéficiant à ce titre de moyens et de personnel supplémentaires. Le but est de raccourcir au maximum les délais.
Enfin, une priorité a été mise sur les primo-engagés, ces gendarmes en patrouille classique de surveillance générale qui seront les premiers au contact des terroristes.
Cet effort majeur a porté sur la formation, car «le gendarme agit comme il s’entraîne». A cet effet, le commandement des écoles de la gendarmerie, (22 écoles et centres) s’est doté d’une école de formation supplémentaire à Dijon pour accueillir les effectifs en renfort, et a créé pour les élèves, un «pack terrorisme» ainsi qu’un enseignement à distance ciblé sur le terrorisme au profit des primo-arrivants.
Le centre de formation de la gendarmerie mobile de St Astier (Dordogne) forme toutes les unités, notamment les PSIG «sabres», à la réaction à une attaque terroriste. Il n’y a eu aucun attentat en France depuis le 12 mai 2018, soit plus de six mois sans attentat. Répit ou efficacité du dispositif ?
Alain Giorgis
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En Novembre 2015 avec le tragique événement du Bataclan à Paris, la France a basculé le terrorisme dont la lutte est devenue une priorité absolue. Depuis cette date, il ne s »est pas passé un trimestre sans attentat : on en compte 13 en France depuis cette date, sans parler des tentatives. L’Europe est également touchée, notamment la Belgique avec le récent attentat du mois de mai à Liège où 3 personnes dont 2 policières ont été tuées par un terroriste.
La France a réagi bien évidemment, rapidement et efficacité.
Plusieurs lois ont permis de se donner les moyens juridiques et légaux pour faire face aux terroristes. Les deux principales forces des sécurité, la police et la Gendarmerie nationales, se sont organisées pour lutter contre le terrorisme. Les armées prennent désormais une part active à la sécurité de notre territoire. Enfin, le renseignement a fait l’objet d’une priorité absolue et l’on voit depuis peu que les résultats sont patents.
Après avoir dressé un bilan de ces trois dernières années de la menace et des attentats en matière de terrorisme puis rappelé succinctement la complémentarité opérationnelle entre la police et la Gendarmerie Nationales, nous verrons le dispositif juridique et légal qui donnent aux forces de sécurité les moyens de réagir face à ce phénomène. De ces textes découle désormais une nouvelle architecture de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme du sommet de l’Etat au gendarme de terrain.
Enfin la formation du personnel est déterminante pour identifier et réagir avec efficacité face aux terroristes.Les 22 écoles et centres de formation se sont mis « en ordre de marche » pour former des gendarmes encore plus opérationnels car le « gendarme agit comme il s’entraîne et s’entraîne comme il agit ».
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Enfant de troupe, Saint-cyrien, le général de corps d’armée (2S) Alain Giorgis a fait toute sa carrière au sein de la gendarmerie Nationale où il a occupé toutes les fonctions opérationnelles sensibles du peloton de 30 gendarmes au maintien de l’ordre à la zone de Défense et Sécurité englobant 20 000 personnels. ll a notamment commandé la prestigieuse unité anti-terroriste de la gendarmerie nationale, le Groupement de Sécurité et d »intervention de la Gendarmerie Nationale, les régions de gendarmerie de PACA et de Bretagne, la zone de défense et sécurité Ouest (Normande, Pays de Loire, Centre et Bretagne) où il a notamment géré les opérations contre les zadistes de Notre Dame des Landes. Commandant des écoles de la Gendarmerie au lendemain des attentats du Bataclan, il a été chargé de rénover et d’adapter la formation des gendarmes à la menace terroriste. Il est Commandeur dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Commandeur dans l’ordre National du Mérite et titulaire de la prestigieuse Médaille d’or de la Gendarmerie Nationale. Il est actuellement le conseiller sécurité du président de l’Union-IHEDN ainsi que du président de association régionale IHEDN Paris Ile-de-France.