Mercredi 8 novembre 2017: Conférence de Xavier RAUFER
« Cyber crime : les spécialistes sonnent l’alarme »
Cyber-sécurité: les sombres présages s’amassent sans que le concert des nations (G7 etc.) ne dépasse le stade des communiqués affligés ou inquiets.
- La Banque centrale du Bangladesh subit un “cyber-braquage” de 81 millions de dollars (coupable inconnu).
- Toujours plus sophistiqués, les cyber-pirates ciblent les distributeurs de billets, les entreprises.
- En 2016, le Japon subit 128 milliards de cyber-attaques, 350 millions par jour, 14,6 millions par heure !
- En 2016, en France, 250 000 victimes de logiciels pirates, toujours plus destructifs et imprévisibles.
- En Grande-Bretagne, la fraude informatique fait plus de 6 millions de victimes : un britannique sur 10 affecté.
En 2017, la « pire attaque de l’histoire »: ordinateurs bloqués par millions, dont ceux d’administrations ou de sociétés mondiales.
Plus de cent pays touchés. C’est le piratage planétaire du virus WannaCry, dangereux “bébé” (parmi d’autres) de la NSA, le service de renseignement américain, volé à son apprenti-sorcier de maître et utilisé par ….qui ? Nul expert en sécurité informatique, officiel ou privé, n’a prévu cette attaque d’ampleur mondiale. Pourquoi ?
La cyber-jungle est totalement dérégulée, une circulation automobile sans code de la route. Dans les motifs du drame, la culture d’ingénieurs des acteurs de la cyber-sécurité. Bons savants et techniciens, ils ignorent le monde du crime. Or, c’est bien de criminalité dont il s’agit, très grave, des experts alertant du fait que certaines entités cybercriminelles accèdent à la puissance d’États nations.
Que faire alors? Voici les thèses fondatrices de la cyber-criminologie:
- dans l’ensemble “cyber-crime”, le crime domine. Les cybercriminels n’ont rien inventé et reproduisent les variantes du crime physique.
- La cyber-criminalité ne baissera pas grâce à plus de high-tech, mais grâce à une volonté politique, une stratégie « blindage-et canon », provoquant un désastre type guerre d’Irak.
- Il faut au cybermonde un vrai code de la route, conçu et ordonné par des nations puissantes, pour qu’il s’impose mondialement. Le code de la route vaut pour tout véhicule, luxueux ou modeste : de même, seul un cyber-code punira-t-il vraiment les prédateurs, financiers maraudeurs, géants du net, etc. qui, aujourd’hui, pillent ou exploitent les usagers.
Xavier Raufer
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Le Dr Xavier Raufer est Docteur en géographie/géopolitique, Université Paris-Sorbonne (spécialité : géopolitique de l’illicite) et titulaire d’un Master en histoire contemporaine, Université de Marne-la-Vallée.
Xavier Raufer est :
- Titulaire de cours au CNAM – Conservatoire national des Arts & Métiers Sciences criminelles & criminologie,
- Secrétaire du groupe des experts internationaux au CSFRS (Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégique, Premier ministre),
- Membre français du groupe des experts européens à EUROPOL/Socta,
- Associate professor, International studies – research institute on terrorism au Fu Dan University – Shanghaï, PRC en Chine,
- Associate professor & Senior fellow, Terrorism, transnational crime and corruption center (TraCCC) au George Mason University (Washington DC) aux Etats-Unis,
- Directeur de collection à CNRS-Editions (Collection Arès).
Xavier Raufer est l’auteur (depuis 2011) de :
- Cyber-criminologie – détecter, analyser, traiter – CNRS-Editions, 2015
- Géopolitique de la mondialisation criminelle – Presses Universitaires de France, 2013
- Les nouveaux dangers planétaires – chaos mondial, décèlement précoce – CNRS-Editions, 2009 – Ouvrage couronné par l’Académie française
Les ouvrages de l’auteur jusqu’à 2011 sont disponibles sur le site www.xavier-raufer.com
Dans les médias, Xavier Raufer est éditeur de la revue Sécurité Globale et chroniqueur à Atlantico.